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Conçu dans le cadre du projet «Apiculture-Agriculture et Environnement» conduit par FREDON Martinique , cet ouvrage technique est le fruit d'un long travail d'inventaire des plantes à fleurs des exploitations agricoles et d'une minutieuse recherche bibliographique qui ont permis d'obtenir une liste détaillée des plantes butinées par l'abeille mellifère dans les espaces agricoles. Il a pour objet de fournir des éléments techniques permettant un meilleur prix en compte des plantes d'intérêt apicole dans les projets d'aménagement de nos espaces de vie.
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« Quelles plantes à fleurs puis-je planter dans mon exploitation agricole pour favoriser les abeilles ? »
Voici une question que tout agriculteur peut être amené à se poser. Contrairement à ce
que l’on peut penser, la réponse est loin d’être simple à formuler ! Il est vrai qu’en raison de
son caractère emblématique, l’abeille mellifère est un des rares insectes que l’on cherche
à favoriser dans les systèmes de cultures. Son aptitude à assurer la pollinisation d’un
grand nombre de plantes cultivées ainsi que sa capacité à produire une grande quantité
de miel ne nous laissent guère indifférents. Ainsi l’implantation de plantes à fleurs semble
être une évidence pour concevoir et appliquer des stratégies d’aménagement favorables
à l’abeille mellifère dans les espaces agricoles. En Martinique, on compte environ 3000
espèces de plantes à fleurs mais seules quelques centaines d’entre-elles se maintiennent
dans les espaces agricoles. Certaines sont irrémédiablement délaissées par les abeilles
butineuses tandis que d’autres peuvent se révéler être une source de nectar et de pollen
activement recherchée.
Favoriser les abeilles dans les exploitations reviendrait ainsi à optimiser le potentiel
pollinifère et nectarifère de celles-ci en intégrant dans les plans d’aménagement des
plantes d’intérêt apicole c’est-à-dire celles dont l’abeille peut collecter les substances
qu’elle recherche pour son alimentation. Mais la conception d’un aménagement type
tenant compte seul de l’intérêt des plantes pour l’abeille mellifère risque de voir sa
mise en œuvre limitée en considération des facteurs de décision d’ordre technique et
socio-économique si nombreux dans les systèmes d’exploitation agricole.
Cet ouvrage technique s’inscrit donc dans une démarche intégrée tenant compte des
exigences de l’abeille mellifère et de l’activité apicole tout en répondant aux besoins
et aux contraintes des exploitations. Il propose une liste détaillée et commentée de
près de 185 plantes d’intérêt apicole issue des travaux conduits dans le cadre du projet
« Apiculture, Agriculture & Environnement » qui vise à formaliser des références sur des
systèmes de production intégrant l’apiculture et qui soient favorables aux pollinisa -
teurs sauvages. De cet ouvrage nous espérons que nos lecteurs désireux de concevoir
des espaces favorables à l’abeille mellifère puissent d’eux-mêmes formuler une réponse
à la question posée dans cet avant-propos.
exploitations agricoles
L’abeille mellifère,
une alliée incontournable ?
Se reproduire c’est se multiplier, créer de nouveaux individus. Pour cela les végétaux ont mis en place des stratégies complexes et diversifiées. Certaines plantes comme le bananier, la canne à sucre, l’ananas, sont capables de produire de nouveaux individus à partir d’une portion d’elles-mêmes (tige, racine, bulbe etc.) sans produire de graines. Ce mode de reproduction asexué est appelé la multiplication végétative. Les plantes peuvent également se reproduire par voie sexuée. Elles produisent alors des fleurs qui contiennent des organes mâles (les étamines), producteurs de pollen et des organes femelles (le pistil) qui contient les ovaires produisant les ovules.
La rencontre puis la fusion des cellules du pollen avec les ovules sera à l’origine de nouveaux individus.
Une fleur est dite hermaphrodite (ou bi-sexuée) (figure 1) lorsqu’elle porte à la fois des étamines (organes mâles) et un pistil (organe femelle) tandis qu’elle est qualifiée d’unisexuée lorsqu’elle porte un des deux organes reproducteurs. On dit alors qu’elle est mâle ou femelle.
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